
Le Centre de Recherche
Les origines du centre de recherche
Fondé en 2015, le centre de recherche de l’ARCHE et de sa branche médicale Hypnomedic répond au décalage entre l’état des connaissances scientifiques et l’enseignement et la pratique de l’hypnose en France. Ce décalage s’explique par une réintroduction tardive de l’hypnose sur le territoire par quelques individus peu concernés par les sciences.
En qualité de leader de la formation à l’hypnose en francophonie, notre institut a pris la responsabilité de reconnecter l’hypnose francophone à près d’un siècle de recherche expérimentale et clinique. Uniquement bibliographique à ses origines, le centre de recherche est devenu une unité expérimentale dès 2018, en collaboration avec des chercheurs réputés à l’international. Notre centre de recherche est à ce jour la seule unité de recherche dévouée à l’hypnose en France, et la seule initiative de recherche au sein des instituts de formation à l’hypnose. Nous sommes fiers de contribuer à faire avancer la connaissance sur cette discipline.
Une pratique basée sur la preuve
Les contraintes de la méthode scientifique assurent le plus haut niveau de qualité des informations que nous transmettons. Depuis 2015, notre institut affine ses programmes de formation à la lumière des informations mise à jour par la recherche. Les différents programmes de formation présents sur ce site ont bénéficié de cet apport. Ces mises à jour garantissent une meilleure efficacité technique des apprenants.
A titre d’exemple, la majorité des instituts de formation à l’hypnose mobilisent des théories basées sur la dissociation et l’absorption, alors qu’il est bien établi en recherche que ces concepts n’ont pas de lien privilégié. En effet, les traits dissociatifs, l’absorption et la capacité à répondre à des suggestions hypnotiques ne corrèlent que très faiblement, et ces corrélations s’estompent complètement lorsque les biais contextuels sont pris en compte.
A l’inverse, il a été démontré que quelques facteurs clefs peuvent inhiber ou favoriser la réponse à l’hypnose comme la motivation (ou plus précisément le consentement), une disposition active de la part de l’hypnotisé, des attentes sensorielles fortes, etc. (voir à ce propos une revue récente de la littérature ici). Ainsi, notre institut transmet des techniques éprouvées permettant d’agir sur les facteurs clefs de la réponse à l’hypnose dans une démarche basée sur la preuve.

Les méthodes du centre de recherche
Si la recherche scientifique parvient aux résultats les plus utiles pour la pratique, c’est avant tout une question d’outils et de méthodes. Les progrès en biologie, chimie et en physique ont permis les grandes avancées médicales que nous connaissons aujourd’hui. L’imagerie par résonnance magnétique (IRM), la réaction en chaine par polymérase (PCR), ou les tests antigéniques ne sont que quelques exemples de ces avancées qui sont aujourd’hui connues, même du grand public. L’hypnose étant un phénomène complexe à l’intersection entre le cognitif et le social, elle se doit d’être étudiée par une approche intégrative. A ce titre, nous nous inscrivons dans une longue tradition de recherche qui vise à identifier l’impact des effets contextuels sur les mécanismes cognitifs impliqués dans l’hypnose. Pour cela, nous utilisons différentes techniques issues des sciences cognitives et sociales, comme les mesures psychophysiques, physiologiques et comportementales, ainsi que les rapports subjectifs acquis par questionnaire ou entretien.
Comme la recherche est avant tout une œuvre collective, nous collaborons avec divers chercheurs à l’international, nous publions nos résultats dans des journaux soumis à la revue par les pairs, et nous partageons nos données et protocoles librement (en savoir plus sur la démarche d’open science ici).
Perspectives de recherche à l’ARCHE
Puisque la recherche est avant tout portée par des chercheurs, l’ARCHE / Hypnomedic s’est engagé à soutenir la formation par la recherche. Depuis 2018, l’institut finance le parcours doctoral d’étudiants sur les thématiques de l’hypnose. En 2023, les thématiques de recherches se focalisent en particulier sur les régulations affectives au sein de l’hypnose et sur la dimension somatique de l’hypnose avec la constitution d’une plateforme d’évaluation de l’activité du système nerveux autonome. Nous sommes convaincus que cette branche sous-investie de la recherche en hypnose apportera le plus grand bénéfice aux praticiens de l’hypnose, autant pour des applications psychologiques que médicales.
Le directeur de la recherche
De parcours scientifique à travers les classes préparatoires et une école d’ingénieur, Clément APELIAN a tout d’abord fait ses premières armes lors d’une thèse de physique biomédicale, avant d’en réaliser une seconde en science cognitive. Cette seconde thèse portait sur la modulation des représentations corporelles par l’hypnose (manuscrit de thèse disponible ici). Il lutte contre les démarches pseudoscientifiques à travers des communications scientifiques destinées au grand public, et vise à relancer une tradition de recherche Française pérenne sur l’hypnose. Il collabore étroitement avec les services d’innovation et de pédagogie pour insuffler un regard critique sur le contenu transmis en formation.
Publications
- C.APELIAN (2022) Manuscrit de thèse en accès libre ici.
- C.APELIAN (2022) “French norms for the online Sussex-Waterloo Scale of Hypnotizability.” International Journal of Clinical and Experimental Hypnosis : lien vers l’article ici .
- S.J. LYNN, J.P. GREEN, A. ZAHEDI, C. APELIAN (2022) “The response set theory of hypnosis reconsidered : towards an integrative model” American Journal of Clinical Hypnosis : lien vers l’article ici, synthèse en français ici.
- C.APELIAN, F. DE VIGNEMONT, D.B. TERHUNE (2023) “Comparative effect of hypnotic suggestion and imagery on bodily awareness” Consciousness and Cognition : lien vers l’article ici.
Comité scientifique
Le comité scientifique est constitué de chercheurs académiques indépendants et expérimentés dans des disciplines ayant un rapport étroit avec le domaine de l’hypnose. Le comité est consulté quant aux décisions stratégiques de recherche, et il se réunit chaque année pour donner un avis sur la qualité des travaux réalisés au sein du centre de recherche. Il est constitué de :
Steven Jay Lynn, distinguished professor, Binghamton University, department of psychology
Devin Blair Terhune, reader, King’s College London, department of psychology
Frédérique de Vignemont, directrice de recherche CNRS, Institut Jean Nicod, ENS – PSL
Thierry Gallopin, maitre de conférences ESPCI, Laboratoire de la plasticité du cerveau
David Dupuis, chargé de recherche INSERM, IRIS